Liberty-Jeep History WW II
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La Tentative Avortée : La Bataille de Bretagne ou Bataille d'Ouessant

 

 

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Une partie de la flotte du D-Day

LA TENTATIVE AVORTÉE

 

La Bataille de Bretagne ou Bataille d’Ouessant

 

Le D-Day vient d’avoir lieu le 6 juin 1944 et les Alliés ont mis pieds à terre en Normandie.

Une importante armada de divers navires est ancrée dans la baie de Seine face aux plages et entrave toute intrusion ennemie pouvant entraver le bon déroulement de l’opération Overlord, la progression des troupes sur le sol normand et surtout le ravitaillement effectué entre le sud de l’Angleterre et les plages du Calvados et du Cotentin.

Vice-amiral Theodor Krancke

 

 

Les Allemands qui ne possèdent plus le contrôle des espaces maritimes et aériens souhaitent pourtant réagir pour tenter de porter un coup sérieux à ce dispositif et décident de mettre sur pied une contre-offensive en envoyant, depuis le Golfe de Gascogne, un groupe de destroyers de la classe Type 36A, commandés par le vice-amiral Theodor Krancke, de sa 8eme flottille basée à proximité des côtes de Gironde. Pour cela ils ont reçu l’ordre d’appareiller en direction de Brest.

 

 

 

Cette escadre paraissant bien chétive, est composée de trois destroyers : le ZH1, le Z24 et le Z32.

 Le ZH1 ; anciennement HNLMS Gerard Callenburgh, construit au départ pour la marine royale néerlandaise (fin des années 1930), sabordé en mai 1940 pour échapper aux Allemands mais renfloué par ceux-ci et incorporé dans la Kriegmarine le 11 octobre 1942.  Longueur 106,70 m, largeur maxi 10,60 m, tirant d’eau 3,52 m, propulsion 2 turbines Wagner, 3 chaudières Yarrow, 2 hélices, Puissance 45 000ch, Vitesse 36 nœuds (57 km/h. Armement : 2 canons bitubes Bofors de 37 mm,1 canon simple de 120 mm, 4 canons simples AA de 20 mm, 2 tubes lance-torpilles, 24 mines, 4 lanceurs. Equipage : 230 hommes. Mis en service le 12 octobre 1939 et coulé le 9 juin 1944.

 

Le Z24 ; navire d’une longueur de 127 m dont 121,90 m à la ligne de flottaison, faisceau de 12 m et tirant d’eau de 4,65 m. Autonomie de 2500 miles (4600 km) à 19 nœuds (35 km/h). 6 chaudières Wagner pour une vitesse de conception de 36 nœuds (67 km/h). Equipage composé de 11 officiers et 321 marins. Il sera attaqué et détruit le 25 août 1944 par des bombardiers britanniques au large du Verdon-sur-Mer. 

 

Le Z32 ; destroyer de la classe Type 1936A, lancé le 18 août 1941 et mis en service le 15 septembre 1942, commandé par le Kapitan zur See Theodor von Bechtolsheim. Longueur 127 m, largeur maxi 12 m, tirant d’eau 4,62 m, propulsion 2 turbines type Wagner, puissance 70 000 ch, vitesse 38,5 nœuds (71,3 km/h). Armement : 5 canons navals de 150 mm TbtsK L/48 C/36, 2 canons antiaériens bitubes de 37 mm SK L/83 C/30 (remplacés plus tard par des canons automatiques Flak M42, 9 canons de 20 mm MG, 8 tubes lance-torpilles quadruples de 533 mm, 60 mines et 4 lanceurs. Autonomie : 4147 km à 19 nœuds (35 km/h. Equipage 321 hommes. Echoué le 9 juin 1944. Il sera bombardé et détruit le 15 juin par l’aviation britannique.

Ce que ne savent pas les Allemands c’est que leurs transmissions sont désormais interceptées (Ultra)* et décodées par les Britanniques. Un avantage certain pour les Alliés, un sérieux inconvénient pour l’adversaire … qui perd ainsi tout effet de surprise.

Ultra (intercepteur et descripteur) WW2

 

 

 

* Ultra : Ultra était le nom donné durant la Seconde Guerre mondiale par les Britanniques aux renseignements d'origine électromagnétique obtenus en décryptant les transmissions ennemies par radio et téléscripteurs.

Le 8 juin, le Coastal Command de la Royal Air Force envoie alors au-devant des navires ennemis un groupe de bombardiers moyens Bristol Beaufighter avec mission de stopper cette flotte. Les avions lancent alors leur raid qui n’endommage que le destroyer-amiral Z32 par des tirs de roquettes mais qui arrivera tout de même à rallier le port de Brest où il doit être réparé. Le torpilleur T24 (classe Type 1939) lève l’ancre le jour même pour venir renforcer l’escadre.

Bristol Beaufighter
German Torpilleur T24

 

Cet évènement n’échappe pas à la surveillance britannique des échanges des transmissions allemandes et la réplique ne se fait pas attendre. Ils mettent en route une force conséquente, commandée par le capitaine Basil Jones (de mars 1944 à fin 1945), hors de la zone est du Cotentin, composée de deux entités. Tout d’abord la 19e division comprenant le destroyer HMS Eskimo (F75 – classe Tribal) et HMS Javelin (F61 – classe J), les destroyers polonais ORP Piorun (foudre en polonais) (G-65 – classe N) et ORP Blyskawica (éclair en polonais) de la classe Grom, et la 20e division comprenant le destroyer HMS Tartar (F43), sur lequel se trouve Jones, le destroyer HMS Ashanti (F51 – classe Tribal) et des bâtiments canadiens, le destroyer NCSM Haida*² (G63 – classe Tribal) et le  destroyer HMCS Huron (G24 – classe Tribal).

 

 

 

 

Le 9 juin, la 10ème escadre des huit destroyers britanniques, à l’ouest du Cotentin, fait route vers les côtes bretonnes. Vers 1h du matin, les radars détectent la présence des bâtiments ennemis au nord-est de l’île de Batz7. Lors de l'affrontement, connu sous le nom de bataille d'Ouessant, le ZH1 du capitaine Klaus Barckow est engagé à bout portant et sérieusement endommagé par une torpille mise droit au but du destroyer britannique HMS Ashanti, seulement quelques instants après avoir tiré sa première salve. Une coupe la conduite de vapeur principale dans la salle des machines tandis que l'autre inonde la chaufferie avant, coupant ainsi le courant. Les deux destroyers britanniques ont ensuite dirigé leur tir vers le Z24 avant de perdre la trace du ZH1 dans l'obscurité. Dérivant, le ZH1 tente d'attaquer le HMS Tartar*¹ qui est endommagé par un coup de canon (quatre hommes sont tués et douze autres blessés) avant d'être repéré par l'Ashanti qui lui tire une seconde torpille au niveau de sa proue. Malgré la situation critique, sa tourelle avant continue de faire feu tandis que ses quatre torpilles restantes tirée une à une, sous contrôle manuel, ne rencontrent aucun succès. Peu après, le capitaine Klaus Barckow annonce l'abandon du navire et son sabordage. Alors qu'il commence à prendre de la gîte, sa coque explose à 02 h 40 du matin et sombre irrémédiablement. 39 membres d'équipage, dont Barckow, sont tués. Vingt-huit réussissent à atteindre la côte, les 140 restants sont secourus par les Britanniques. Le destroyer Tartar.

 

Les deux autres navires allemands, le Z24 et le T24, bien que pris en chasse par les canadiens s’échappent en direction de Cherbourg à travers un secteur miné par les alliés et réussissent leur fuite. Le Huron et le Haida rebroussent alors chemin et se dirigent désormais vers le reste de leur escadre quand, arrivant à vive allure, se présente face à eux le Z32 endommagé et l’ayant identifié, ils ouvrent le feu dans sa direction en lui infligeant de nouveaux dégâts. Ce faisant, il tente la fuite mais s’échoue sur l’Ile de Batz causant la mort de 9 marins.

 

*¹ Le HMS Tartar est un destroyer de la classe Tribal lancé le 21 octobre 1937 et mis en service au sein de la flotte de la Royal Navy le 10 mars 1939 sous le commandement du captain Gerald Harman Warner. Longueur 115 m, largeur maxi 11,13 m, tirant d’eau 3,43 m, propulsion 2 hélices, 2 turbines à vapeur, puissance 44 000 ch-vapeur, vitesse 36 nœuds (66,7 km/h. Armement : 8 canons QF de 120 mm Mk II (4 montures coubles), 4 canons antiaériens QF de 40 mm, 8 mitrailleuses Vickers antiaériennes de 12,7 mm, 4 tubes lance-torpîlles de 533 mm, 2 lanceurs et 2 supports pour 20 mines (charges de profondeur). Autonomie : 10600 km à 15 nœuds.

 

*² Le NCSM Haida a coulé le plus gros tonnage de surface de toute l'histoire militaire du Canada.

Finalement, cette tentative d’intrusion dans le dispositif naval allié n’a duré que le temps d’un essai qui s’est soldé par un échec cuisant. L’infériorité numérique (4 navires allemands contre 8 navires britanniques) ne laissait pas prévoir de grandes choses. Les Allemands, à partir de ce jour, ne tenteront plus d’incursion dans la baie de Seine.

 

Sources : Wikipedia - Battle of Ushant (1944) – Kevin Kerdelec, « Au large d’Armor » (1948, Quimperlé, édition à compte d’auteur) – Eric Rondel, La Bretagne bombardée,1940-1944, édition Ouest et Cie,20. - https://www.avionslegendaires.net/avion-militaire/bristol-beaufighter/

 

Alain OCTAVIE

Yannick DEHAYES pour la mise en page