LE MONT VALERIEN
Haut lieu de mémoire de la Seconde Guerre mondiale …
Pourquoi cet article ? … pour tous ceux qui ne peuvent pas se déplacer sur la région parisienne où est situé ce Haut lieu de la mémoire nationale pour toutes les raisons du monde, mais qui auront ainsi, sans quitté leur domicile ou engager des dépenses non budgétées, la possibilité d’entrer dans ce lieu exceptionnel mais aussi extrêmement tragique de par l’histoire qui s’y est déroulée durant cette période noire qu’à été la Seconde Guerre mondiale et la terreur imposée par les troupes d’occupation nazies.
A tous ceux qui visionneront cette page, nous souhaitons une bonne visite sachant que sur le site du Mont-Valérien.fr, il existe dans la rubrique «visiter» une visite virtuelle avec des vues prises d’endroits différents (bien souvent non accessibles aux visiteurs lambdas) mais ne comportant pas d’images de l’exposition à l’intérieur du bâtiment du souvenir.
------------------------------------------------
Située sur une colline à l’ouest de Paris, qu’elle domine de ses 162 mètres d’altitude, dans le département des Hauts de Seine sur les territoires conjoints de trois communes limitrophes (Suresnes, Nanterre et Rueil-Malmaison), la citadelle offre une vue panoramique exceptionnelle sur la Capitale.
Il faut distinguer la Forteresse qui occupe toute la partie supérieure de cette grande butte et dont la construction débuta en 1841 où plus d’un millier de résistants et d’otages furent fusillés dans une clairière, à l’ouest du Fort, et le Mémorial de la France combattante sis au pied du rempart sud que le Général de Gaulle inaugura le 18 juin 1960 en l’honneur et à la mémoire de tous les morts de la Seconde Guerre mondiale.
Dès 1841, Louis-Philippe intégra le Mont-Valérien dans la ceinture des fortifications qui entourent la Ville de Paris et demanda la construction de la citadelle qui servira de casernement et de rempart lors de la guerre de 1870 -71 qui mena les Prussiens jusqu’à Buzenval, sur les hauteurs de Rueil-Malmaison et les limites de Garches dans le secteur de la Porte-Jaune où se déroulèrent de sévères combats ainsi que durant la lutte contre la Commune de Paris.
Laissant mon véhicule sur le parking, je débouche directement sur l’esplanade principale face à l’édifice grandiose présentant en plein centre de son mur de façade, en grès rose, de 150 mètres de long, une massive croix de lorraine de 12 mètres de hauteur encadrée de 2 portes d’accès à la crypte devant laquelle brûle la flamme du souvenir et de part et d’autre, sur la muraille, 16 hauts reliefs (huit de chaque côté), dont le détail est présenté ci-dessous :
Des équipements pédagogiques sont à la disposition du public et un centre d’accueil et d’information, situé à gauche de l’esplanade juste après la rangée de gradins, permet, via des bornes interactives, de consulter des notices biographiques accompagnées de documents d’archives, tandis que des écrans diffusent des images d’archives sur la mémoire des fusillés et le Mémorial de la France combattante. C’est là que nous attendons notre guide.
Surprise, il s’agit d’un jeune homme de moins de 25 ans dont nous pourrons apprécier et constater, en fin de visite, qu’il connait son sujet sur le bout des doigts et ne manque pas de fournir, à la demande, de judicieuses informations.
Nous nous arrêtons tout d’abord devant les Hauts-Reliefs disposés de part et d’autre de l’imposante Croix de Lorraine sur laquelle figure la mention «Quoi qu’il arrive la flamme de la Résistance ne s’éteindra pas – 18 juin 1940 – Charles DE GAULLE ». De chaque côté du pied de cette croix, une porte, en tous points identiques, donnent accès à la Crypte que nous laissons pour nous rendre directement sur le parcours interne à la citadelle. Après avoir emprunté un long escalier, en tunnel, nous débouchons sur une longue terrasse surplombant l’esplanade à gauche de laquelle se situe le « Bosquet de la Liberté » et son panneau explicatif.
Face à nous, un couloir souterrain dit « porte des chevau-légers » qui mène (nous le verrons un peu plus tard) directement à la «clairière des fusillés ». Nous empruntons, sur la gauche, un escalier métallique (rapporté pour les visites) qui surplombe une soute à munitions d’où partait un petit chemin de fer à voie étroite. Cette petite voie ferrée contourne le Fort par l’ouest en contrebas de la rambarde que nous longeons. Nous apercevons, çà et là, quelques petites constructions à travers le sous-bois. Nous arrivons à présent sur une petite place avec une petite chapelle à gauche et le Mémorial du souvenir, centre d’exposition, à droite. Nous commençons par la visite du Mémorial qui réclame, par un écriteau apposé sur le mur, le silence et donc le recueillement.
Il s’agit d’une ancienne écurie possédant une charpente remarquable et qui présente, sur un parcours préétabli, divers panneaux, documents, fresques murales, objets, etc … l’émotion est palpable.
A la sortie, la lumière du jour, le soleil et le chant des oiseaux nous ramènent à la sérénité.
Pas pour très longtemps car le monument qui se présente à nous sous la forme d’une cloche gravée de multiples noms nous interpelle. Il s’agit du Monument aux fusillés, œuvre de Pascal Convert, sur lequel figure les noms des multiples suppliciés.
http://www.mont-valerien.fr/visiter/le-monument-en-hommage-aux-fusilles/loeuvre-de-pascal-convert/
Monument aux Fusillés : La «Cloche».
Panneau explicatif : « Pour honorer la mémoire des fusillés du Mont-Valérien, le gouvernement reprit une proposition de loi de M. Badinter, votée par le Sénat le 22 octobre 1997, et décida d’édifier un monument en hommage aux résistants et otages qui donnèrent leur vie pour la France et pour la liberté entre 1941 et 1944 dans ce lieu.
Après la guerre, le nombre de fusillés était estimé à 4 500. Les recherches menées par les membres de la commission du Mont-Valérien dans les archives, en France et en Allemagne, ont permis de ramener ce nombre à un peu plus de 1 000.
Inauguré en 2003, le monument en bronze, œuvre du sculpteur Pascal Convert, a la forme d’une cloche, qui rassemble la communauté par l’appel du tocsin, le glas des morts et la sonnerie de la victoire. Y sont gravés les noms des fusillés, inscrits selon la chronologie de leur exécution et par ordre alphabétique. La dédicace est complétée par un hommage « à tous ceux qui n’ont pas été identifiés ».
Au bout de cette place, un grillage … ma curiosité toujours en alerte m’y guide et je découvre, au-delà, une grande place circulaire non accessible au public, terrain militaire oblige, mais sur la gauche une autre casemate, ancien poste de dépôt de munitions croule sous la végétation qui a reprit son territoire.
Le guide nous appelle pour la visite de la chapelle dont il nous ouvre la porte. C’est là qu’après le jugement, en général assez expéditif et déclamé en allemand, les prisonniers ayant entendu la sentence sont conduits pour recommander leur âme au Seigneur car c’est pour ainsi dire obligatoirement la condamnation à mort qui suivra dans la foulée.
Il leur est laissé quelques moments pour écrire une dernière lettre à leur famille et recevoir la bénédiction et le «réconfort» de l’Aumônier militaire, l’abbé Stock.
Ici, sont présentés les poteaux d’exécution dont l’état ne laisse aucun doute sur leur utilisation tandis que de l’autre côté, à droite, figurent trois cercueils sans aucune fioriture présentés sans leurs couvercles. Plusieurs reproductions photographiques des inscriptions ayant figurées sur les murs montrent le patriotisme sans faille de ces hommes qui savaient que leur vie prendrait fin dans quelques instants. Présente également une stèle, le long du mur, dont le nom est partiellement effacé.
Les carnets de l’Abbé Stock.
Pendant toute la guerre, l’abbé Stock consigne dans un carnet de brèves notes sur les prisonniers, les dates et les heures des exécutions ainsi que les coordonnées des familles auxquelles il rend compte des derniers instants de leurs proches et transmet parfois des lettres ou objets personnels.
C’est en partie grâce à ces carnets que la liste des fusillés du Mont-Valérien a pu être reconstituée.
Une présentation en est faite sur le présentoir.
Exécutions au Mont-Valérien.
De mars 1941 à août 1944, les Allemands ont fusillé plus de 2000 résistants et otages dans la clairière du Mont-Valérien qui fut le principal lieu d’exécution en France. Ce chiffre est contesté par les chiffres de l’Aumônier allemand Franz Stock qui font état de 1008 et les recherches de Serge Krasfeld qui indiquent 1007 dont 174 juifs. Depuis, plusieurs noms ont été rajoutés à la liste à mesure que les recherches historiques se poursuivent.
Ces photographies sont extraites d’une série réalisée lors d’une exécution au Mont-Valérien en février 1944. Elles ont été prises clandestinement en surplomb de la clairière, à l’endroit même où j’ai pu prendre les miennes, par le sous-officier allemand Clemens Rüther. Il assista au procès, à l’exécution et à l’inhumation d’un groupe de résistants, probablement ceux du réseau de Missak Manouchian, l’une des composantes des Francs-Tireurs et partisans de la Main-d’œuvre immigré (FTP-MOI), exécutés le 21 février 1944.
Après avoir conservé ces clichés pendant plus de quarante ans, Clemens Rüther décida de les confier à l’association des amis de Franz Stock en 1985.
Elles ont été authentifiées par la direction de la mémoire du patrimoine et des archives du ministère de la Défense (DMPA) ainsi que par l’historien Serge Klarsfeld.
Les fusillades suivent un schéma préconçu, et ces photos l’attestent. Les condamnés ne sont avertis qu’au dernier moment. Quelques minutes avant l’exécution, ils ont généralement l’autorisation d’écrire une dernière lettre. La visite de l’aumônier allemand leur offre une ultime possibilité de se confier. L’abbé Franz Stock (présent sur photos la 2e photo des exécutions, à gauche des condamnés) a ainsi réconforté de nombreux fusillés et témoigne auprès de leurs familles de leurs derniers instants. Ils sont ensuite conduits sur le lieu de leur exécution.
Dans la clairière du Mont-Valérien, un officier leur notifie en allemand la décision du tribunal qui les a condamnés ou l’ordonnance qui les a désignés pour être exécutés comme otages. Par petits groupes de trois, quatre ou cinq, ils sont attachés mains derrière le dos aux poteaux, les yeux bandés. Le peloton (ici une double rangée de soldats) procède à la mise à mort puis, après le coup de grâce dans la nuque donné par l’officier qui préside l’exécution, un médecin militaire constate le décès.
La France compte 1038 Compagnons de la Libération dont 7 de ces Résistants furent fusillés au Mont-Valérien ; Bernard Anquetil, Martial Brigouleix, Bernard Chevignard, Jan Doornik, Roger Dumont, Honoré d’Estienne d’Orves et Henri Schaerrer.
Sur la première photo d’exécution du 21 février 1944, de dos l’Abbé Franz Stock et le médecin militaire placés derrière le peloton d’exécution.
Cercueils.
Après les exécutions, les corps des fusillés étaient transportés vers différents cimetières de la région parisienne pour y être inhumés dans des fosses communes ou des tombes individuelles ; essentiellement à Ivry-sur-Seine mais aussi à Suresnes, Puteaux, Bois-Colombes, Thiais ou encore au Père-Lachaise où ils étaient incinérés.
La dispersion et l’anonymat des corps imposés par les forces d’occupation avaient pour but d’éviter que ces sépultures ne deviennent des lieux de rassemblement et des symboles des martyrs de la Résistance.
Les cercueils présentés ici servaient au transport des corps jusqu’aux lieux de sépulture. Ceux-ci étaient transvasés dans les fosses et les cercueils ramenés resservaient pour les suivants.
Les Centres d’exécutions.
Si le Mont Valérien est le principal centre d’exécutions en France, il existe également le Stand de tir de Paris-Balard, Le Fort de Vincennes, La cascade du Bois de Boulogne, Chatenay-Malabry.
L’Abbé Franz Stock
Aumônier allemand des prisons, notamment du Cherche-Midi, la Santé, Fresnes. Chargé par les autorités militaires allemandes d’assister les détenus, de préparer et d’accompagner les condamnés à mort
sur leur lieu d’exécution, principalement au Mont-Valérien. Fonction qu’il exerce avec un grand dévouement. A la fin de la guerre il est fait prisonnier mais continue son activité religieuse dans des
camps de prisonniers de guerre allemands. En 1948, affaibli, il décède à Paris, à l’âge de 42 ans. La première sépulture de Franz Stock se trouve au cimetière de Thiais … y est il
encore ?
Nous nous sommes donc dirigés vers la fameuse «Clairière» après avoir reçu toutes les explications précédentes. C’est, au premier abord, une clairière toute simple comme il en existe tant dans nos forêts de France mais celle-ci est tout de même très «spéciale». En la voyant, on a du mal à imaginer les drames qui s’y sont déroulés et seules les trois photos exposées à cet endroit, prises clandestinement par l’officier allemand Clemens Rüther depuis cette hauteur, nous apportent un petit frisson glacé. Nous la contournons et la regardons depuis le belvédère. Face à nous une dalle indiquant : «De 1940 à 1944 ici tombèrent plus de 4 500 Résistants fusillés par l’ennemi pour leur indomptable foi dans les destins de leur Pays».
http://www.mont-valerien.fr/visiter/la-clairiere/histoire-de-la-dalle/
Sur la gauche, en contrebas, encore une voûte et une lourde porte en bois derrière laquelle étaient entreposés les cercueils dans l’attente de leur utilisation pour le transport des corps vers les divers cimetières de la région parisienne.
Nous quittons la citadelle pour rejoindre désormais la Crypte du Mémorial de la France combattante.
Elle présente dans sa partie semi-sphérique et sous une lumière tamisée dix-sept cénotaphes drapés du tricolore de la bannière nationale dont seize sont actuellement occupés par un représentant des différentes catégories ayant combattu dans les rangs français, le dix-septième le sera par le dernier Compagnon de la Libération. La liste figurant sur un panneau rouge orangé est apposée sur l’un des murs et un livre d’or est mis à la disposition de qui sera inspiré pour y inscrire ce que son cœur lui dictera.
Caveau n° 1
Boutie Diasso Kal, né en 1919 à Kayoro (Burkina Faso). Soldat au 16e Régiment de Tirailleurs Sénégalais. Tué à l'ennemi le 28 mai 1940 à Fouilloy (Somme).
Caveau n° 2
Grethen Edmond, né le 23/3/1898 à Thionville (Moselle). Inspecteur en chef de la Garde Indochinoise. Fusillé par les Japonais le 16/3/1945 à Thakhek (Laos).
Caveau n° 3
Anne Raymond, né le 17/12/1922 à Villers-Bocage (Calvados). Sergent FFI, "Filochard" dans la Résistance. Tué à l'ennemi à Vassieux-en-Vercors (Drôme) le
21/7/1944.
Caveau n° 4
Maboulkede, né en 1921 à Dangarare (Tchad). Soldat au 24e Bataillon de Marche. Décédé le 22/8/1944 à La Garde (Var).
Caveau n° 5
Albrecht
Berty, née le 15/2/1893 à Marseille (Bouches-du-Rhône).
Résistante. Décédée à la prison de Fresnes en mai 1943. Compagnon de la Libération.
Caveau n° 6
Debout Maurice, né le 30/12/1914 à Arras (Pas-de-Calais). Prisonnier de guerre. Fusillé le 13/3/1944 à Oberhonau (Bavière).
Caveau n° 7
Ulmer Pierre, né le 24/7/1916 à Châtellerault (Vienne). Dragon du 4e Régiment de Dragons Portés. Tué à l'ennemi le 24/5/1940 à la Ferme de Berthonval
(Pas-de-Calais).
Caveau n° 8
Brière Georges, né le 24/12/1922 à Reims (Marne). Matelot au 1er Régiment de Fusiliers marins. Tué à l'ennemi le 25/11/1944 à Giromagny (Territoire de Belfort).
Caveau n°9
Vide. Réservé au dernier Compagnon de la Libération
Caveau n° 10
Touny
Alfred, né le 24/10/1886 à Paris. Résistant. Fusillé en
avril 1944 à Arras (Pas-de-Calais). Compagnon de la Libération.
Caveau n° 11
Charrier Jean, né le 1/6/1920 à Paris. Soldat au 152e Régiment d'Infanterie. Tué à l'ennemi le 26/12/1944 à Courtelevant (Territoire-de-Belfort).
Caveau n° 12
Allal Ould M'Hamed Ben Semers, né en 1920 au douar Bourjaa (Maroc). Soldat au 1er Régiment de Tirailleurs Marocains. Tué à l'ennemi le 6/10/1944 à Briançon
(Hautes-Alpes).
Caveau n° 13
Hedhili Ben Salem Ben Hadj Mohamed Amar, né en 1913 à Hergla Caidat (Sousse-Tunisie). Soldat au 4e Régiment de Tirailleurs Tunisiens. Tué à l'ennemi le 16/6/1940 à Aunay-sur-Auneau
(Eure-et-Loir).
Caveau n° 14
Arnaud Henri, né le 24/8/1907 à Paris. Commandant la 4e escadre de chasse. Tué à l'ennemi le 12/9/1944 à Roppe (Territoire de Belfort).
Caveau n° 15
Duport Maurice, né le 7/4/1919 à Salon-de-Provence (Bouches-du-Rhône). Sous-lieutenant au 22e Bataillon Nord Africain. Tué à l'ennemi le 4/5/1944 à San Clemente
(Italie).
Caveau n° 16
Mourgues Antoine, né le 13/10/1919 à Lorient (Morbihan). Caporal-chef au Bataillon du Pacifique. Tué à l'ennemi le 1/1/1942 à El Mreir (Lybie).
Caveau n°17
Lévy Renée, née le 25/9/1906 à Auxerre (Yonne). Déportée-résistante. Décapitée à Cologne (Allemagne) le 31/8/1943.
Une urne ornée d’une superbe sculpture en forme de flammes, contenant des cendres recueillies dans des camps de concentration, trône en son centre.
Nous espérons que cette description vous aura donné l’envie d’effectuer vous-même cette visite chargée de symboles et par cela venir rendre hommage à ces hommes qui ont donné leur vie dans ce musée des « horreurs » sous les sévices préalables de leurs bourreaux.
Pour visiter le Mémorial de la France Combattante :
Le Mont Valérien, Haut lieu de la Mémoire Nationale
Avenue du Professeur Léon Bernard
92150 Suresnes
01 47 28 46 35
info@mont-valerien.fr
www.mont-valerien.fr
Texte et Photos : Alain OCTAVIE
Mise en page et en ligne : Yannick DEHAYES
---------------------------------------
QUELQUES MARTYRS DU MONT-VALERIEN
Si 1009 noms sont désormais répertoriés au nombre des « Fusillés du Mont-Valérien », celui-ci devrait encore, au fur et à mesure des recherches toujours effectuées à ce jour (28 mai 2016), beaucoup resterons à jamais inconnus.
A tous, sans distinction particulière, nous adressons une pensée émue. Quel que soit le site sur lequel nous avons pu recueillir des informations, nous remercions leurs auteurs pour les recherches effectuées. Nous ne pouvons pas tous les citer ici mais nous citons ci-dessous quelques noms de fusillés trouvés çà et là ;
Henri, Louis, Honoré d’ESTIENNE d’ORVES
JAN DOORNIK
Maurice BARLIER
Joseph THORAVAL
Le 15 décembre 1941 : Daniel PERDRIGE, 36 ans, domicilié à Châtellerault, ancien maire de Montfermeil, interné à la prison du Cherche-Midi puis d’Alincourt et au camp de Compiègne est exécuté au Mont-Valérien.
Le 21 septembre 1942 : Marcel LAVIGNE, domicilié à Poitiers, monteur-électricien, résistant engagé dans les rangs du Front National de Libération de la France, est exécuté avec 45 de ses camarades au Mont-Valérien le 21 septembre 1942.
Le 6 octobre 1943, quatre étudiants de Poitiers, Marc DELAUNAY, Jacques DELAUNAY, Jacques MASSIAS, Eloi RIECKERT, membres du groupe F.T.P «Tullius», sont fusillés le 6 octobre 1943 au Mont-Valérien.
Paul QUILLET (alias Penot), réfractaire au STO, membre des FTPF de la région parisienne, est arrêté le 18 novembre 1943. Condamné à mort, il est fusillé au Mont-Valérien le 24 mars 1944.
Joseph BURSZTYN, 1910 – 15 décembre 1941 inhumé au Père-Lachaise Division 97 – 2ème ligne. http://www.appl-lachaise.net/appl/article.php3?id_article=2725
De nouvelles photos sont prévues dans les semaines à venir …… les déplacements sont d’ores et déjà en préparation !
Nota : Il existe une plaque, une stèle, une inscription près de chez vous qui rend honneur à la mémoire de l’un de ces fusillés du Mont-Valérien et si vous souhaitez qu’elle vienne enrichir cet article et être portée à la connaissance de tous et de chacun, n’hésitez pas à nous en adresser une photo avec l’endroit où elle se trouve. N’oubliez pas de nous indiquer votre nom afin qu’elle reste votre propriété.
Adressez votre envoi à notre président : yannick.dehayes@gmail.com nous vous en remercions vivement par avance.
Des sites intéressants à consulter :
http://www.lesamisdelaresistancedufinistere.com/page394/page95/styled-7/page144/index.html
https://fr.wikipedia.org/wiki/Fusill%C3%A9s_du_Mont_Val%C3%A9rien
http://www.mont-valerien.fr/visiter/le-monument-en-hommage-aux-fusilles/la-liste-des-fusilles/
http://67400.free.fr/monsiteweb/mont_valerien%201939_1945.htm
****** ** ******
Nouveau cimetière de Neuilly
Gabriel, Elie BIGOT, né le 23/04/1896 à Lyon (69 – Rhône), arrêté pour «activité communiste clandestine», il est effectivement militant communiste du 13ème arrt de Paris, incarcéré à la prison de Fresnes (92), condamné le 10 octobre 1941 à 20 ans de travaux forcés. Il est remis aux allemands qui le fusillent le 15 décembre 1941, à l’âge de 45 ans à Suresnes au Fort du Mont-Valérien, comme otage en représailles des attentats des 28 novembre et 7 décembre de la même année. Il est aussi inhumé au nouveau cimetière de Neuilly sur Seine.
****** ** ******
Les Fusillés du Mont-Valérien au cimetière du Centre à Nanterre.
FONTANOT Spartaco Mario (dit Paul) ; né le 17 janvier 1922 à Monfalcone (Italie – province de Gorizia) et mort le 21 février 1944, fut l'un des résistants fusillés au fort du Mont Valérien comme membre du groupe Manouchian. Il était Italien, soldat volontaire de l'armée française de libération FTP-MOI, tourneur sur métaux de profession, militant communiste. Son nom est l'un des dix qui figurent sur l'«affiche rouge» placardée par les Allemands pendant le procès des 23 du groupe Manouchian. Sa photographie y est accompagnée de la mention : «FONTANOT COMMUNISTE ITALIEN 12 ATTENTATS». Il est inhumé dans ce cimetière dans une tombe commune avec ses 2 cousins Jacques et Nerone, tous deux résistants morts pour la France en d’autres lieux du territoire national, mais on ne peut pas de pas les citer (sacrée famille !).
En savoir plus : http://maitron-fusilles-40-44.univ-paris1.fr/spip.php?article50645
LESCOP Paul, Charles, Marcel ; né le 1er mars 1917 à Brest, Employé du Gaz, militant communiste à Nanterre et résistant. Il fut fusillé le 10 avril 1942 au Mont-Valérien.
En savoir plus : http://maitron-fusilles-40-44.univ-paris1.fr/spip.php?article107692&id_mot=51
DUBUIS Edmond, Louis ; né le 4 septembre 1911 à Paris 10e, chaudronnier, militant communiste et résistant. Il fut fusillé au Mont-Valérien le 10 avril 1942.
En savoir plus : http://maitron-en-ligne.univ-paris1.fr/spip.php?article142978
HEBERT Célestin, Ferdinand ; né le 17/04/1910 à Rueil-Malmaison, Tôlier, militant communiste et domicilié à Nanterre (92). Fusillé le 10/04/1942 à 31 ans au Fort du Mont-Valérien.
En savoir plus : http://maitron-fusilles-40-44.univ-paris1.fr/spip.php?article74703
DEQUEANT Alfred, Paul, C.Y.R (dit Foulon) ; né le 10/12/1918 à Colombes, ouvrier spécialisé, militant communiste et résistant FTPF. Fusillé au Mont-Valérien le 22/10/1943 pour activité de franc-tireur.
En savoir plus : http://maitron-fusilles-40-44.univ-paris1.fr/spip.php?article142943&id_mot=10754
LEBON, Jean, Baptiste ; né le 27 juin 1908 à Nanterre, ajusteur-outilleur, militant communiste et résistant. Fusillé au Fort du Mont-Valérien le 10 avril 1942.
En savoir plus : http://maitron-fusilles-40-44.univ-paris1.fr/spip.php?article142709
****** ** ******
Fusillés du Mont Valérien : Carré des Fusillés d'Asnières-sur-Seine
http://www.souvenir-francais-asnieres.fr/wp-content/uploads/2012/07/ENSEMBLE-N%C2%B03.pdf
AGIER Émile, Célestin ; né le 21/07/1895 à Jonquières-Saint-Vincent (30 – Gard), Mécanicien ajusteur, syndicaliste, résidant à Asnières (92), arrêté le , interné comme otage, fusillé le 20/11/1943 au Fort du Mont-Valérien. Inhumé au carré des fusillés d’Asnières sur Seine.
CAYRON André, Eugène, Pierre ; né le 11/05/1920 à Paris 17e, Menuisier résidant dans le 14e, Arrêté et jugé le 12/05/1944 et fusillé le 20/05/1944 à 24 ans au Fort du Mont-Valérien. Inhumé au carré des fusillés d’Asnières sur –Seine.
DEVEZE André, Lucien ; né le 19/07/1920 à St Denis (93), ouvrier boulanger à Asnières, déraillements de trains, sabotage d’usine, il est arrêté le 15/10/1943 et fusillé le 12/02/1944 au Mont-Valérien. Inhumé en premier lieu à Ivry-sur-Seine puis au carré des fusillés à Asnières-sur-Seine.
LISIECKI (ou LIZIECKI) Stanislas ; né le 30/10/1905 à Lubon (Pologne), juif polonais, fusillé le 25/04/1942 au Fort du Mont Valérien. Inhumé au carré des fusillés d’Asnières sur Seine.
MELOTTE Louis, Jean ; Né le 3 mars 1910 à Asnières, ouvrier tourneur décolleteur et militant communiste. Fusillé comme otage le 02/10/1943 au Mont-Valérien. Inhumé au carré des fusillés d’Asnières sur Seine.
POING Robert, Marcel ; né le 07/06/1923 à Paris 4e, facteurs des Postes, militant des Jeunesses communistes, fusillé en tant qu’otage au Mont-Valérien le 25 avril 1942. Inhumé au carré des fusillés d’Asnières sur Seine.
PONCELET Roger, Louis, dit Gregor, dit Pacquot ; né le 19/10/1920 à Charleville-Mézières (Ardennes). Responsable du recrutement des Jeunesses communistes (région ouest de Paris), résistant FTPF, ajusteur. Arrêté par la police française le 31/03/1943 à Asnières et remis aux allemands, il est condamné à mort le 06/10/1943 et fusillé au Mt-Valérien le 23/10/1943.Inhumé au carré des fusillés d’Asnières-sur-Seine.
ROTZACH Moszek, Lejb ; né le 15 mars 1909 à Varsovie (Pologne), militant communiste et volontaire républicain Espagnol. Fusillé comme otage le 25 avril 1942 au Fort du Mont-Valérien. Inhumé au carré des fusillés d’Asnières sur Seine.
****** ** ******
Les Fusillés du Mont-Valérien : Autres lieux
Jean, Léon ALEZARD, Lieutenant dans la Résistance française F.F.I – F.T.P.F, militant communiste de Paris, tourneur sur métaux. Pseudos : Gil André, Lescaut, Lemoine, Bassecourt. Né le 14 juillet 1916 à Paris 20e arr. Il a été fusillé le 11 avril 1944 (27 ans) au Mont Valérien à Suresnes après un procès en date du 23 mars 1944 pour Intelligence avec l’Angleterre. Il est inhumé au cimetière d’Ivry-sur-Seine (94) dans la 39e division (carré militaire – avenue de l’Est).
http://museedelaresistanceenligne.org/media5485-Plaque-en-hommage-au-lieutenant-FFI-Jean-Alezard -
http://www.francaislibres.net/liste/fiche.php?index=50900
ANCELLE Maurice, Roger ; né le 10/05/1908 à Paris (75) 14e, sans profession, résident dans le 20e Incarcéré à Fresnes et condamné à mort le 23/05/1943. Fusillé au Mont-Valérien le 23/10/1943. Inhumé au carré des corps restitués aux familles du cimetière communal de Pierrefitte-sur-Seine (93).
ANJOLVY René, Lucien alias AIGIER ; né le 20/01/1914 à Asnières sur Seine (92), ouvrier tourneur demeurant 31, rue Lecoq à Gentilly, militant communiste. Il fut arrêté par la police française pour distribution de tracts à l’usine Renault de Boulogne Billancourt et livré aux allemands. Otage en répression de l’assassinat d’un capitaine allemand le 16/09/1941, il est fusillé au fort du Mont-Valérien le 20/09/1941. Il est inhumé au Carré des corps restitués aux familles du cimetière communal de Gentilly (94 Val de Marne).
CHABANNE Jean-Claude, Léon ; né le 11/08/1921 à Levallois-Perret (92).
****** ** ******
Autres stèles, plaques…
Très intéressant.
Claude Pennetier
Maitron des fusillés
Dans les lieux de mémoire à ne pas oublier, il en est des connus comme le Mont-Valérien, Oradour-sur-Glane, les Plages du Débarquement de Normandie, etc … mais aussi de plus modestes en terme de notoriété mais tout aussi importants et symboliques.
Nous essaierons dans cette rubrique de vous en présenter certains au fur et à mesure de nos reportages découvertes afin qu’ils ne soient pas oubliés.
Si certains d’entres vous qui nous lisez régulièrement veulent faire connaitre au plus grand nombre un site mémorial près de chez lui et qui se rapporte à la période de la seconde guerre mondiale, un petit reportage avec photos à l’appui peut nous être adressé. Nous nous ferons l’écho de votre souhait en le publiant bien volontiers dans note rubrique.
Petit reportage photos de Pierre Vandervelden – (http://inmemories.com) que nous remercions bien amicalement :
Mémorial du mur des fusillés de la citadelle d’Arras (Pas de Calais).
Du 21 août 1941 au 21 juillet 1944, 218 patriotes furent fusillés par les Allemands dans les fossés de la Citadelle d’Arras. Quatre en 1941, quatre vingt treize en 1942, quarante trois en 1943 et soixante dix huit en 1944. Le plus jeune de ces martyrs avait 16 ans et demi, il s’appelait Julien DELVAL ; le plus âgé avait 69 ans, il s’appelait Henri QUEVAL.
Les fusillés appartenaient à neuf nationalités différentes : 189 Français, 15 Polonais, 5 Belges, 3 Soviétiques, 2 Portugais, 1 Italien, 1 Hongrois, 1 Tchèque, 1 Yougoslave. Toutes les catégories sociales étaient représentées : 1 prêtre, 7 enseignants, 10 artisans, commerçants, 11 cultivateurs, 16 employés, fonctionnaires, 10 cheminots SNCF, 33 ouvriers, 130 mineurs.
Lire la suite :
http://memoiresdepierre.pagesperso-orange.fr/alphabetnew/a/arrasmurfusilles.html
http://memoiresdepierre.pagesperso-orange.fr/alphabetnew/a/arrasplaqueprison.html
Sources : Mémoires de pierre
Autres liens :
https://criminocorpus.revues.org/1834 (accès verrouillé, veuillez aller consulter sur internet – très, très intéressant …)
http://www.wikipasdecalais.fr/index.php?title=M%C3%A9morial_du_mur_des_fusill%C3%A9s_d%27Arras
http://www.lavoixdunord.fr/region/arras-les-fusilles-un-dictionnaire-historique-ou-ia29b0n2844794
Alain OCTAVIE
Mise en ligne : Yannick DEHAYES
3 Photos de Pierre VANDERVELDEN avec son aimable autorisation.